miercuri, 13 aprilie 2011

¡ España !

Près de 80 oeuvres, de Goya à Matisse, Brayer ou Picasso, issues des collections du musée des beaux-arts, évoquent l’art des 19e et 20e siècles et ce pays si proche et si riche aux multiples attaches avec Bordeaux.
L’Espagne des 19 et 20e siècles est présente au musée des beaux-arts de Bordeaux à travers les oeuvres d’artistes espagnols qui pour nombre d’entre eux sont venus en France, temporairement ou s’y établissant, mais aussi d’artistes français attirés par la péninsule.
Bordeaux fut de tout temps une terre d’accueil pour les Espagnols, particulièrement au 19e siècle pour ceux qui, comme Goya, fuirent la terreur instaurée par Ferdinand VII et le Tribunal de la Sainte Inquisition, et tous ceux chassés par la pauvreté, en quête de travail.
L’attention de Bordeaux pour Goya (1746-1828) est marquée dans les collections du musée par quatre planches lithographiques des "Taureaux de Bordeaux" dont la spectaculaire épreuve unique. Moins connue, la série de dix eaux-fortes, acquise en 1978, témoigne de son étude de l’oeuvre de Vélasquez, accompagnée de la célèbre planche "Le Garrotté", prémonitoire des planches des "Désastres de la guerre"…
Dès la seconde moitié du 19e siècle, les artistes espagnols sont de plus en plus nombreux à séjourner à Paris. Il en est ainsi pour le jeune Valencien Bernardo Ferrandiz (1835-1890). Son "Tribunal des eaux de Valence en 1800" acheté par l’Etat français en 1864, l’année de sa création, est le type même du témoignage de coutumes contribuant à définir une entité régionale, sur un mode réaliste mâtiné des accents d’une peinture claire.
 
Au début du 20e siècle, ces jeunes artistes vont intégrer ce qui va devenir l’Ecole de Paris qui, de Montmartre à Montparnasse, attirait à elle les esprits les plus ouverts aux avant-gardes. De la même génération que Picasso, le sculpteur Pablo Gargallo découpe des plaques de cuivre et le fer pour une sculpture aux formes évidées et expressives. Sa "Danseuse" de 1925, dans la tension et la souplesse, est l’expression même de la virevolte de sa figure.
Les artistes français des 19e et 20e siècles, sont nombreux à s’être inspirés de l’Espagne, plus même qu’inspirés, s’être pétris de cette terre qui exaltait leur propre condition d’artiste. Le 19e siècle, de Delacroix, Victor Hugo, Alfred de Musset ou Théophile Gautier, s’en éprend, dans une vision romantique alliant le goût du fantastique à celui du pittoresque. 
Pour des artistes plus proches de notre époque, l’Espagne offre une source inépuisable de motifs. "Calèche à Séville" (1955) de Yves Brayer (1907-1990), résume sa vision d’une Espagne non pas confite en ses dévotions mais conservant ses coutumes comme un défi a la "mala suerte", au mauvais sort.
En 1921, Matisse (1869-1954) nous donne, une fine évocation de l’Espagne mauresque à travers le portrait et le décor entourant sa "Jeune Espagnole" qu’il présente comme une petite infante costumée dans les blancs légers de Goya.

Author : Françoise Garcia

Exposition présentée en remplacement de l’exposition "Diego Rivera, de Mexico au Paris des cubistes" qui était prévue de mars à juin 2011.

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